L'histoire de notre association
Compilé pour la brochure de l'inauguration du drapeau le 29 octobre 1995 par Nic. Plein
La fondation
Celui qui sait se promener sur les sentiers tortueux de notre chronique mandoliniste luxembourgeoise et de l'histoire des syndicats libres, et qui sait interpréter les signes de cette malheureuse période de crise des années vingt et trente, du point de vue des ouvriers de l'époque, sent rniL et peut comprendre que les associations mandolinistes et les syndicats libres sont étroitement liés.
A cette époque, le mouvement ouvrier allemand fondait partout des associations de mandolines, pour ainsi dire comme contrepoids à la culture établie des classes dominantes qui avaient le privilège de pouvoir se payer de la culture.
Les créateurs devaient travailler dur, ne trouvaient pas ou très peu de temps pour les activités culturelles, et il est significatif que les associations de mandolines aient été qualifiées d'« orchestre des pauvres ».
Au Grand-Duché de Luxembourg, qui, contrairement à l'Italie, ne possède pas de dictionnaire de mandoline, il existe actuellement sept orchestres de ce type.
Il y a 75 ans, en juillet 1920, fut fondée à Esch-sur-Alzette la première association luxembourgeoise de mandolines au nom évocateur d'« Edelweis », et au mois de mai 1995, c'est-à-dire cette année, le 75e anniversaire de l'« Ensemble Plectres Municipales », comme on l'appelle aujourd'hui, fut dignement fêté,
L'idée de jouer de la mandoline, de la mandole, du banjo ou de la guitare, ou de les utiliser comme instruments d'accompagnement du chant, trouva rapidement un écho dans les sections des grandes communes industrielles d'Esch, de Dudelange et de Differdange, et ce n'était qu'une question de temps avant que la première association de mandolines ne fête son anniversaire dans le Val de Kayl.
En 1927, le club de mandoline « Hemechtskéift Käl i » fut créé et deux ans plus tard, en octobre 1929, le club de mandoline « Jong Genossen » fut fondé dans la section locale de Tétange de la Fédération des Métallurgistes et des Travailleurs Industriels.
Lors de la séance publique du conseil communal du 10 octobre 1929, les statuts de l'association ont été approuvés à l'unanimité par le conseil communal.
Dans les années trente, l'association de mandolinistes « Jong Genosse » s'est peu à peu développée en une société qui a joué un rôle remarquable dans la vie culturelle du mouvement syndical libre et dans la vie de la localité de Tétange.
Malheureusement, les documents exacts et les registres de procès-verbaux de ces années de construction font défaut, car ils ont été perdus en grande partie lors de la guerre de 1940 ou sont introuvables depuis la dissolution de l'association par le bourgmestre en septembre 1940.
Ainsi, la chronique concernant les membres fondateurs, les chefs d'orchestre, les musiciens actifs, les concerts, l'appartenance à l'Union Grand-Duc Adolphe et la participation à des concours est difficile à établir.
Il est très difficile de reconstituer l'histoire de la section et on ne peut malheureusement se référer qu'à la « tradition orale » des mandolinistes d'avant-guerre (Lucien May - Nober Jacques) et au compte rendu de 1929 de la section de Tétange de la B.M.I.A.V. où nous pouvons lire en conclusion. « Nous avons réussi à fonder un club de mandoline dont la création a bien progressé ».
Jules Kauffmann écrit dans le livre « Ein Dorf und seine Verbandssektion » (Un village et sa section) qu'il a rédigé et qui a été publié à l'occasion des festivités du 75e anniversaire de la section OGB-L de Tétange :
A propos de la création du « Mandolinen-Club », on peut lire : « La section locale du B.M.I.A.V. de Tétange a lancé en novembre 1928 un appel à la création d'un club de mandoline. Il semble que suffisamment de personnes intéressées se soient manifestées, car le comité directeur négociait déjà le 21 janvier 1929 avec Monsieur Nic. Schneider de Rumelange et l'engagea comme chef d'orchestre. Sa rémunération a été fixée à 15 francs par répétition de deux heures ».
Au mois d'août 1929, les statuts sont rédigés et soumis au conseil communal pour adoption : Ces statuts furent adoptés le 19 septembre, et il est dit dans l'article I : « La section locale de Tétange du B.M.I.A.V. crée un club de mandoline, au sein de la section locale de Tétange même, sous le nom de “Mandolinenclub Jong Genossen Tetingen”,
Le local de fondation était le café Engels-Sietzen (chez Engels Nik) dans lequel se trouvaient également le bureau de l'association et la biblioteque de la B.M.I.A.V..
Le premier président était Nik Engels, le premier secrétaire Jean Pierre Heinen et le premier trésorier Jheng Mohnen.
Comme on peut supposer que le comité fondateur du club de mandoline était composé en grande partie de membres du comité de la B.M.I.A.V. du groupe local de Tétange, il convient de présenter les deux comités des années de fondation 1927/1930.
1927: |
Präsident: |
Mohnen Jheng |
Sekretär: |
Reis Nik |
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Kassierer: |
Bouschet Charles |
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Unterkassierer: |
Heinen Jean Pierre |
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Beisitzende: |
Scholtes Mich Brimaire Fr. Herres Rd. Perrar Mich |
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Kassenrevisore: |
Engels Nik Rassel Jhemp |
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Fahnenträger: |
Draut Stephi Hameling Pierre |
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1930: |
Präsident: |
May Jean Pierre (Jhemp) |
Sekretär: |
Reis Nik |
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Kassierer: |
Mohnen Jheng |
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Unterkassierer: |
Heinen Clement |
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Beisitzend: | Tapp Mëchel | |
Sand Fr. | ||
Heinen Clem | ||
Lindemann nic | ||
Bibliothekar | Tapp Mëchel |
Le nom « Jong Genossen » pourrait laisser penser que la section mandoline du B.M.I.A.V. ne comptait que des membres masculins. En effet, dans cette lettre, le pasteur et l'aumônier sont accusés d'abuser de leur fonction pour se plaindre du fait que les garçons et les filles de la section mandoline de Téting traversent ensemble la rue, ce qui n'arrive même pas dans la ville rouge de Dudelange.
Les faits et circonstances cités en introduction ne permettent malheureusement pas de savoir combien de temps le premier chef d'orchestre, Monsieur Nik Schneider, a tenu la baguette dans l'association de mandolines ou l'orchestre de mandolines comme il est souvent nommé dans les publications.
Mais il est clair qu'après lui, May Jean Pierre (May Jhemp), qui fut d'ailleurs élu le 14 octobre 1934 au conseil communal de Kayl sur la liste du Parti ouvrier, prit la direction de l'orchestre avec beaucoup de savoir-faire et d'habileté, et ce sans interruption jusqu'à la dissolution des syndicats en septembre 1940 par le chef de l'administration civile Gauleiter Gustav Simon.
May Jhemp, comme on l'appelait généralement à Tétange, a rendu de grands services à la jeunesse de la section locale du B.M.I.A.V., mais il a surtout rendu des services extraordinaires à ses mandolinistes.
La dissolution du mouvement syndical libre par le régime nazi a inévitablement entraîné la dissolution de l'association des mandolinistes de Téting.
Jhemp May, Jos Engel, Xavier Will, Nober Jacques, Erhardt Pit, Lucien May et ceux que l'on ne connaît malheureusement plus aujourd'hui mirent de côté banjo, guitare, mandole et mandoline, et il fallut attendre 1949 pour qu'un nouveau départ soit pris.
Le nouveau départ
Le 6 juin 1944 « le jour le plus long », l'opération « Overlord » marquait le début de la chute définitive d'un illusoire empire millénaire, les Alliés avaient débarqué en Normandie.
Après l'occupation par l'Allemagne nazie et plus de 4 ans d'administration militaire et civile, le Luxembourg fut récompensé début septembre 1944 pour sa résistance héroïque et courageuse à l'invasion nazie.
Le 9 septembre 1944, des unités de l'armée américaine ont franchi la frontière du Grand-Duché à Pétange.
Le 10 septembre, la ville de Luxembourg fut libérée.
Début 1945, après « l'offensive Rundstedt », les premiers déportés rentrèrent chez eux, mais ce n'est que fin 1945 que ce fut le tour des enrôlés de force.
Le 14 avril 1945, la grande-duchesse Charlotte rentra d'exil sous les acclamations de la population luxembourgeoise.
Le 8 mai 1945, l'Allemagne nazie capitula sans condition.
L'ordre fut rapidement rétabli et à peine les premiers chants de joie du cortège de libération de septembre 1944 s'étaient-ils éteints que les responsables et les membres d'avant-guerre de toutes les associations se retrouvèrent, car il fallait maintenant repartir à zéro, et force fut de constater que l'inventaire utilisable qui restait s'était dangereusement réduit, et ce alors que les caisses étaient vides.
L'ancienne « Fédération des travailleurs de la mine, de la métallurgie et de l'industrie » était devenue, après l'abandon du rêve d'un syndicat unique, la « Letzeburger-Arbechter- Verband » (L.A.V.), dans le comité de laquelle on trouve des syndicalistes comme Maller Bernard, Erhardt Nic, Reis Nic, May Jhemp et Würth Albert, qui joueront un rôle important dans l'association mandoliniste qui renaîtra quelques années plus tard.
Bien que la reconstruction de la section de Tétange de la L.A.V. se soit faite rapidement et sans problème, les mandolinistes d'avant-guerre n'ont pas pu se résoudre à un « nouveau départ ». Jos Engel (Backes Jos.), joueur de banjo dans l'association de mandolinistes d'avant-guerre « Jong Genossen », élu au conseil communal le 7 octobre 1945, prit définitivement les choses en main en 1949, sur l'insistance de mandolinistes d'avant-guerre, mais surtout de Nober Jacques (Nober Jeck), et organisa au mois de mars au café€ Engels-Sietzen (Bei Engels Nik.) une réunion d'anciens musiciens et sympathisants des « Jong Genossen ».
La salle de répétition doit se trouver dans les bureaux de L.A.V..
Notons encore que le mandat d'élaborer de nouveaux statuts comprend un article qui stipule : « Un joueur ou une joueuse qui reçoit un instrument doit le restituer au caissier de l'association avec un acompte.
Lors de la deuxième réunion du comité directeur le 12.06.49, les anciens statuts de 1929 ont été révisés et il a été décidé de les soumettre à l'avis d'une assemblée générale.
Cette assemblée générale a eu lieu le 20.06.1949 au café Engels-Sietzen. Les nouveaux statuts et le nouveau nom de l'association furent approuvés à l'unanimité par les membres.
Monsieur Andre Losch de Rumelange fut désigné comme nouveau chef d'orchestre. Son salaire, auquel il renonça pendant la phase de démarrage, fut fixé à 500 francs par mois.
Lors des premières répétitions, Margot Scheer (harmonica) et Antoine (Antes) Henzen (violon) aidèrent.
Le 23 septembre 1945, le Cercle des Mandolinistes Tetange organisa son premier concert public au kiosque sur le « Backbreck » sous la direction du chef d'orchestre Andre Losch.
De nombreux amateurs de musique à cordes pincées, des badauds mais aussi de nombreux curieux s'étaient répartis autour du kiosque et attendaient les choses qui allaient arriver.
Les applaudissements nourris qui ont accueilli les mandolinistes ont permis de comprendre que l'on honorait leur savoir-faire musical, mais aussi que l'on avait accepté la nouvelle association de mandolinistes dans la communauté des associations de Téting.
Malheureusement, l'expérience montre que la nouveauté n'est pas toujours acceptée ou accueillie. Et c'est exactement ce qui s'est passé pour le nouveau départ de l'association de mandoline.
Pour certains, un orchestre de mandolines n'est pas assez bruyant et spectaculaire, d'autres se moquent de la mandoline comme du violon du prolétaire, et pour d'autres encore, le « Cercle des mandolinistes » est une concurrence désagréable.
La première « Marche du marteau » à laquelle les mandolinistes allaient participer allait confirmer cette philosophie.
Le thème de la « marche au marteau » hante de nombreux rapports dans le registre des procès-verbaux du C. d. M., et plusieurs lettres et copies de lettres témoignent de ce problème lancinant, qui a dégénéré en un véritable « feu roulant ».
Pendant des années, pour quelque raison que ce soit, aucun accord n'a pu être trouvé et il n'y a pas eu d'entente.
Il faudra attendre la création de l'Entente Musicale pour qu'un compromis acceptable pour les deux parties, l'Harmonie Victoria et le Cercle des Mandolinsites, soit trouvé.
La première inauguration du drapeau
Si, avant la guerre, le drapeau de la section locale de Tétange du B.M.L.A.V. (« de roude Fändel ») était aussi celui de la société de mandolinistes « Jong Genossen », la nouvelle association, bien que les liens avec les « syndicats libres » ne fussent pas rompus mais s'étaient quelque peu relâchés, discuta au début de 1951 du « premier » drapeau du Cercle des Mandolinistes.
En 1948, la section de Tétange de la L.A.V. avait inauguré son drapeau et plusieurs membres du comité directeur du Cercle des Mandolinistes avaient fait partie du comité d'organisation de ces festivités.
Sur la base de l'expérience acquise à cette occasion, un drapeau fut commandé au même fabricant de drapeaux de la L.A.V. et une date provisoire fut fixée pour l'inauguration du drapeau.
Il n'est malheureusement plus possible de savoir aujourd'hui qui a réalisé le projet du nouveau drapeau (était-ce un artiste ou un membre du comité ?), mais il est certain que le drapeau a été livré en 1951 et que la bénédiction du drapeau devait donc logiquement avoir lieu en 1951.
Lors de la réunion du comité directeur du 12 juillet 1951, il est décidé de renvoyer le drapeau commandé et livré « par retour du courrier » au fabricant, sous prétexte qu'il n'est pas conforme à la commande, et de reporter à 1952 l'inauguration du drapeau prévue pour 1951.
Après avoir bouclé l'année 1951, acheté 10 mandolines et 3 mandoles, et alors que l'association était en plein essor, l'inauguration du drapeau fut programmée pour le 15 juin 1952. '
Sous la présidence d'Emile Olinger, un comité d'organisation est constitué, dont faisaient partie les membres suivants de l'association de village :
Cercle Symphonique Tetange : Siedler Jos, Nober Jean et Klein Annte.
Emmer Fro' : Olinger Leon.
Sapeurs Pompiers : Groff Albert.
Cercle des Mandolinistes : Nober Jeck, Flohner Vic, Würth Albert, Würth Emile, Elsen
Nicolas, Chimello Dem, Maller Ben.
La première inauguration du drapeau du Cercle des Mandolinistes, allait devenir une véritable fête de village, qui dura plusieurs jours, et à laquelle participèrent toutes les associations du village, ainsi que les associations des villages voisins. '
Dès le matin, des coups de canon (maître de tir : Neckel Thull) résonnaient dans la vallée de Kayl.
Après une messe solennelle au cours de laquelle le nouveau drapeau de l'association a été béni, on a commémoré au « Manument aux Morts » tous les morts de la guerre et tous les mandolinistes décédés.
Vers 15 heures, un imposant cortège s'est mis en marche depuis la gare de Téting.
A travers les rues de Téting, le drapeau encore voilé a été porté par 8 demoiselles d'honneur en cortège, au son des fanfares participantes, jusqu'au kiosque sur le « Bachbreck ».
Emile Olinger, président du comité d'organisation, a prononcé le discours de fête avant que la marraine, Mlle Marie Thérèse Ehrhard, et le parrain, M. André Friser, ne dévoilent le drapeau et ne le remettent à l'enseigne du Cercle des Mandolinistes Emile Würth, tandis que la Société de Chant et de Mandoline de Dudelange interprétait le « Chant de fête ».
Un vin d'honneur, offert par le Cercle des Mandolinistes dans sa salle de répétition, a clôturé les festivités officielles.
La « partie non officielle » des festivités s'est prolongée jusqu'au petit matin pour de nombreux mandolinistes et sympathisants.
Le « Mandoline-Club » avait désormais son emblème, son drapeau comme symbole auquel chaque mandoliniste pouvait s'identifier et qui a toujours été porté en avant de l'association lors d'occasions joyeuses, gaies, mais aussi tristes, jusqu'à aujourd'hui.
Lors de la réunion du comité directeur du 21.6.52, il est décidé d'organiser un cours de solfège le 2 octobre 1952 avec la participation du chef d'orchestre Andre Losch.
Peu de temps avant le début du cours, Monsieur Losch démissionne de son poste de chef d'orchestre et Monsieur Jean Kreins, chef du Cercle des Mandolinistes de Bettembourg, prend en charge la direction de l'orchestre et le cours de solfège.
Le 12 septembre 1952, plusieurs musiciens actifs décident avec le comité de fonder un « club de théâtre » et des statuts sont élaborés.
Monsieur Losch Andre, qui est très actif avec Edouard Heinen dans le club de théâtre nouvellement fondé, se met à nouveau à disposition lorsque Monsieur Kreins démissionne comme chef d'orchestre et devient à partir du 4.1.1953 chef d'orchestre de 18 musiciens actifs.
Au mois de novembre 1953, la direction de l'association décide de confier la direction de l'orchestre à Mlle Margot Scheer.
Elle n'occupe cependant ce poste que pendant une très courte période et démissionne pour des raisons circonstancielles sur l'insistance du comité directeur.
Pierre Felix, de Tétange, est contacté pour une éventuelle reprise de l'orchestre.
Par manque de temps, Monsieur Felix ne peut malheureusement pas accepter, mais propose Monsieur Willy Coullen de Rumelange qui reprend également le poste de direction.
Lors de la mise en place de l'organisation scolaire pour l'année 1954/55, on constate que la salle de répétition des mandolinistes est nécessaire comme salle de classe pour les écoliers de Téting, ce qui a pour conséquence la résiliation.
Mais un malheur n'arrive jamais seul, et après avoir trouvé un nouveau logement au café Simon (près de Schwoer), le chef d'orchestre, Monsieur Coullen, gravement malade, informe les responsables de l'association qu'il quitte ses fonctions dès maintenant pour cause de maladie.
Le nouveau « chef » est Monsieur Jean Evrard de Dudelange.
Dans les années cinquante, le Cercle des Mandolinistes connaît une activité intense, tant sur le plan musical que sur celui de la distraction.
Lors du congrès de l'Union Grand-Duc Adolphe du 22.08.1955, le « Mandoline-Club » de Tétange fut admis à l'unanimité par les délégués du congrès dans la grande famille des associations culturelles luxembourgeoises.
Le 17.6.1956, le groupe participa pour la première fois à un concours de musique à Esch/A. avec un succès considérable concours de musique.
Le 15.5.1958, on participa à nouveau à Diekirch, mais avec un peu moins de succès, à un « concours d'U.G.D. ».
un « Concours U.G.D.A. ».
Des cours de solfège et de mandoline pour les jeunes furent organisés par le comité sous la direction de M. Jean Evrard, et un grand nombre de concerts en Suisse et dans les pays voisins témoignent du dynamisme du nouveau chef et de l'ardeur des musiciens à répéter.
Malheureusement, l'intense activité dans le domaine « distractif » (le traditionnel bal tzigane, les soirées théâtrales, les quilles de prix, les soirées familiales, les « Kapesitzungen », les excursions, la Kermesse- Flammande, les cadeaux aux enfants...) devait avoir raison de la nouvelle demeure et de la salle de répétition, le groupe de danse « Cornellys » de la Sarre voisine, qui se produisait dans la salle Reuter, étant l'élément déclencheur.
Les mauvaises langues prétendirent à l'époque que ce n'était pas le loyer trop élevé mais l'envie de faire des affaires qui avait poussé le C. d. M. T. à déménager son siège social et sa salle de répétition au Café de la Gare (près de Bouschets Pit).
La veille de Noël 1955, lors de la messe de minuit (Mettën), le C. d. M. T. se charge de l'encadrement musical de la cérémonie religieuse, ce qui constitue sans aucun doute une nouveauté dans l'histoire et la philosophie de gestion de l'association.
Les mandolinistes ne buvaient-ils pas assez ou se comportaient-ils en conséquence, car le livre des procès-verbaux nous apprend qu'à peine deux ans plus tard, lors de la réunion du comité directeur du 4.1.1957, Madame Bouschet a soumis aux responsables de l'association le souhait que l'on s'efforce de trouver un autre local associatif avec salle de répétition.
Le siège de l'association fut transféré au café Felten (Um Riesen Haff) ou (um Haff).
Lors de l'assemblée générale du 16.2.1957 au Cafe Felten, des dissensions se font jour au sein du comité.
Le président Schneider ainsi que les membres du comité directeur Molitor et Nober ne renouvellent pas leur candidature, de sorte qu'un comité directeur réduit à 5 personnes dirige désormais les affaires de l'association sous la présidence renouvelée de Ehrhardt Nic.
Mais ce n'est pas seulement la direction de l'association qui est en crise, les musiciennes et musiciens ne font pas non plus l'effort nécessaire pour assister aux répétitions, si bien que le comité se voit contraint de retirer 6 mandolinistes actifs de l'U.G.D.A.
L'assemblée générale du 23 mars 1958 fut peu fréquentée, mais il y eut une candidature pour le comité (Back Pierre) et dans le courant de l'année, Metty Thernes fut coopté dans le comité, de sorte que l'on put à nouveau se mettre au travail au complet.
L'orchestre fut renforcé par 4 nouvelles recrues, dont Jos Dittgen, qui devait plus tard reprendre la baguette de Jean Evrard et qui, jusqu'à aujourd'hui, représente dans les milieux musicaux, mais surtout dans les milieux mandolinistes, une véritable pointure incontestée pour ses compositions et ses « arrangements » de musique pour mandoline, mais aussi pour son idéalisme désintéressé.
La décision d'organiser le 22.6.1958, sous forme de concours musical (coupe itinérante), une « Coupe Edouard Heinen », décédé tragiquement lors d'un accident de travail sur le site d'ARBED-Dudelange, est une décision qui a influencé positivement le développement de l'association et qui a été prise le 3. 08. 1958 au café Wagner (chez Charly), avec la décision d'organiser, outre la « Coupe Edouard Heinen », une « Coupe Marie Josee Puffet » sous forme d'un « Tournoi Régional » sous le patronage de l'U.G.D.A. le 19 juillet 1959 à Tétange.
Lors de l'assemblée générale du 31.1.1959 au Caf€ Felten, la tendance à la revalorisation se dessine clairement et le baromètre de l'association montre une tendance à la hausse.
Pour la première fois, deux dames font partie du comité directeur, Juliane Maller (aujourd'hui Gelhausen) et Elise Fantini (aujourd'hui Arrensdorff), toutes deux issues de familles qui, outre la famille Ehrhardt, ont joué un rôle important dans l'association depuis sa création jusqu'à aujourd'hui, avec de nombreux membres de leur famille. Nous gardons un souvenir reconnaissant et honorable de Maller Bernard, Fantini Alfred et Ehrhardt Nic.